" Mon p'tit cocon "
Stéphane Mallarmé, déjà bien outillé
Triturait les symboles aux sens multipliés
Ils sont universels, ils sont très personnels,
Rituels, culturels ou inhabituels
Ils contournent sans dire, ils mignotent sans rire
Paraphrasent à plaisir le réel qu’ils chavirent
L’entonnoir suit le fou, et l’archer suit l’amour
Le créancier cupide prend les traits du vautour
L’homme cornu est toujours ou démon ou cocu
L’un n’empêchant pas l’autre, disent les anges déchus
Le noctambule hibou, mythique bicéphale
Est l’oiseau professeur ou l’écuyer du mal
Comme le serpent qui, tour à tour, règne en dieu
Ou, chassé de l’Eden, rampe comme un vrai gueux
Et le dragon chinois, mandarin sans éclipse
Côtoie son frère maudit, la bête d’Apocalypse
Symboles, vous nous parlez un langage bien abstrus
Dans le doux statu quo, vous venez en intrus
Codés ou codifiés, contradictoires même,
Icônes, allégories, métaphores ou emblèmes
Mythes ou anti-mythes, la poésie vous aime
Elle démaillonne vos chaînes, elle éclate vos schèmes
Quand l’artiste décrète : ras le bol des symboles,
Il en invente d’autres, et offre son obole
A la si juste cause des fantasmes et des rêves
Car il aime les images, mais pas les clichés mièvres
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